Articles et actualités

Prendre la parole en public, ou comment cesser d’avoir peur d’avoir peur

Non, il ne s’agit pas d’un copier-coller mal relu : Le pire avec le trac oratoire est bien d’en avoir peur.

A ce moment, l’on entre dans un cercle vicieux de renforcement qui peut aller jusqu’à l’extrême souffrance. Combien de fois ai-je entendu, en formation ou en séance individuelle, que s’exprimer devant un groupe ou oser parler de soi et de son expertise (pitcher en réseau, par exemple) s’approchait d’une torture. L’un des pièges consiste à vouloir dominer, sur-contrôler sa peur, la mettre sous cloche, comme si elle devait être aussi taboue qu’une maladie honteuse récoltée dans des conditions inavouables.

Dont acte, l’exercice peut associer un certain degré d’inconfort émotionnel au désir légitime de convaincre. D’ailleurs, plus on s’oblige à être performant, moins on pense l’être et plus on a les pétoches… Mais est-il possible de faire risette à la « bête émotionnelle » ?

Que faire avec notre émotion ?

Une des prises de conscience fondamentale consiste à comprendre qu’une émotion ne se combat pas, ne se contrôle pas, elle s’accepte, elle s’accueille, elle s’écoute. Lutter contre la guerre n’a jamais apporté la paix. C’est avec cette compréhension que la crainte peut se gérer et que le travail de préparation et de répétition peut pleinement porter ses fruits.

Car OUI, préparation et répétition il doit y avoir : rhétorique, structurelle, illustrative, physique, intellectuelle, et même énergétique. Mon conseil est bien de s’investir pour performer, sans cela, point de succès. Mais il s’agit aussi de rester prévenant vis à vis de soi en évitant de verser dans le sur-effort, l’excès ou l’obsession alimentés tous 3 par un « soi parfait » jusqu’au-boutiste qui bien souvent ne fait que masquer… le manque de confiance, aussi appelé « complexe d’imposture ».

« Le trac vient avec le talent ». Je trouve fort juste cette citation, attribuée tantôt à Sarah Bernhardt, tantôt à Louis Jouvet. De ce propos découle une seconde prise de conscience : l’acceptation que le trac est non pas une peur de rater, mais bien une envie de bien faire, ce qui est très positif et agit en baume sur nos perceptions négativistes de prime abord.

Accueillir la réussite, ou comment ancrer le changement de prisme ?

Une dernière prise de conscience consiste à s’ouvrir au fait que notre peur n’est pas de rater, mais bien de réussir. Avez-vous le plus peur de vos échecs… ou de votre victoire ?

Pourtant, c’est bien en se projetant vers le plaisir de la réussite que l’on alimente notre envie de nous améliorer et de fournir le travail juste qui nous amènera à performer.

Ces prises de position perceptuelles permettent de relaxer grandement le mental, de l’envoyer faire une sieste en chaise longue, et donc de favoriser grandement la détente… 

Pour finir, pensons bien aussi qu’il est parfaitement juste de garder une certaine dose de trac, celle qui pousse à se concentrer et à faire bien. C’est le meilleur moyen d’en faire… un allié.

Quel levier en accompagnement ?

Le meilleur levier est celui correspond à UNE personne à UN moment donné. Après un travail soigneux de structuration et d’écriture, les techniques de respiration, de préparation mentale par visualisation et de calage de l’énergie d’expression sont parmi mes outils favoris… Et de prendre bien soin que l’autre soit conscient de sa progression et de son chemin parcouru afin d’en être légitimement fier !

Ainsi, je constate fréquemment que réussir au final à oser prendre la parole en public ou rendre visible son activité (par exemple de consultant autonome), au lieu de verser dans le cauchemar, devient un formidable levier thérapeutique de confiance.

https://www.linkedin.com/pulse/prendre-la-parole-en-public-ou-comment-cesser-davoir-peur-eric-gra%25C3%25ABr